La consommation d’alcool durant le confinement
Des mesures de confinement et de restriction des contacts sociaux ont récemment été prises pour endiguer la propagation du COVID-19. Ces dispositions exceptionnelles bousculent nos habitudes et nos comportements, avec de possibles effets sur notre bien-être psychologique. L’isolation sociale et les éventuelles craintes liées à l’évolution de la situation peuvent notamment favoriser les conduites à risque telles que la consommation excessive d’alcool ou d’autres substances. La question de la consommation d’alcool durant le confinement connaît d’ailleurs une visibilité accrue dans l’actualité et les médias, notamment à travers le phénomène émergeant des apéros en ligne.
De nombreux alcoologues mettent en garde sur le fait que le confinement peut amener à une augmentation de la consommation d’alcool chez les buveurs réguliers et que celle-ci peut même devenir dangereuse pour soi et pour autrui.
Une enquête de l’UCLouvain pour investiguer ce phénomène
Face à la multiplication des questionnements à ce sujet dans l’actualité et au vu des potentielles implications sociétales, un groupe de chercheurs de l’UCLouvain a décidé de se pencher sur le sujet en proposant une enquête visant à investiguer de façon objective les effets des mesures de confinement sur la consommation d’alcool et d’autres substances.
Pour aider la recherche à mieux comprendre cette problématique, voici le lien vers l’enquête à laquelle vous pouvez répondre :
http://uclouvain.be/addiction-confinement
Toute personne de plus de 18 ans est invitée à répondre à cette enquête, peu importe sa consommation personnelle d’alcool habituelle.
Cette enquête a pour but d’évaluer quantitativement l’évolution de la consommation d’alcool, de spécifier les aspects du confinement en cause et d’identifier les personnes les plus à risque. Les résultats permettront une meilleure évaluation des conséquences des mesures gouvernementales sur les conduites à risque telles que la consommation d’alcool et offriront éventuellement des pistes de prévention et d’intervention spécifiques à ces problématiques.
Les recommandations de l’OMS
L’Organisation Mondiale de la Santé souligne par ailleurs que l’alcool, outre le fait d’être une substance qui altère l’esprit et crée une dépendance, peut également affaiblir le système immunitaire, en le rendant moins résistant aux agents infectieux tels que le COVID-19. L’alcool peut diminuer l’efficacité de certains médicaments ou augmenter la puissance et toxicité des autres (ex : les analgésiques).
Il est d’autant plus recommandé d’éviter les abus d’alcool en contexte de confinement car celui-ci peut constituer un réel danger en augmentant la probabilité de chutes et de violence avec les cohabitants et, par conséquent, le nombre d’hospitalisations.
Enfin, l’Organisation Mondiale de la Santé rappelle que la consommation d’alcool est également connue pour affecter la santé mentale, en exacerbant les symptômes dépressifs ou anxieux. L’alcool ne devrait donc en aucun cas être consommé pour gérer le stress lié à la situation de confinement.